On le sait tous, une bonne alimentation peut diminuer le risque plusieurs maladies allant jusqu’aux cancers. Mais face aux recommandations alimentaires, on m’a beaucoup posé la question de savoir : “Mais qu’est-ce-qu’il faut manger finalement ? Pour beaucoup de personnes, il y a tellement de restrictions pour une bonne alimentation qu’on ne sait plus quoi manger.
Dans cet article je vais aborder quelques points que j’espère, vous aideront à relativiser les choses.
1- En matière de nutrition, la survie est le premier besoin
Il y a plusieurs niveaux interdépendants en matière de nutrition. De façon grossière, vous avez d’abord la survie, ensuite l’équilibre alimentaire puis les excès à éviter. Dans l’équilibre alimentaire on retrouvera une quantité adéquate en protéines, en lipides et en glucides mais aussi les besoins en vitamines et minéraux. Mais avant la quête d’un équilibre alimentaire, il faut d’abord un apport calorique minimal. C’est la base. Votre organisme doit pouvoir recevoir un minimum d’énergie.
Tout cela pour dire que lorsque vous vous retrouvez affamé, il est important d’assouvir votre faim avec ce que vous avez sous la main. Tout ce que vous pouvez faire ensuite, c’est vous offrir de meilleures options pour que la prochaine fois vous puissiez vous porter vers un meilleur aliment.
Avant de vouloir prolonger son espérance de vie, il faut d'abord survivre. Click To Tweet2- Manger sain est un idéalisme utopique
Manger sain dans l’absolu est pratiquement impossible. Tout d’abord parce que les mêmes aliments qui sont préférables à d’autres, sont également moins bénéfiques que d’autres.
Je prends l’exemple de la viande rouge souvent dite à limiter. Pourtant la viande rouge reste préférable aux viandes transformées telles que les saucisses, jambons, etc. De la même façon la viande blanche est aussi préférable à la viande rouge. Celui qui aura quitté une alimentation riche en saucisses pour une alimentation plutôt riche en viande rouge (substitution des saucisses) aura quand même amélioré son alimentation.
Il est important de ne pas percevoir les recommandations comme carrées et figées. Manger sain est une utopie, tout ce que vous pouvez faire c’est manger mieux. Click To TweetAu lieu de dire je mange mal, la question qu’il faut se poser est : «Que puis-je faire en mieux dans mon alimentation ? ».
3- Mieux manger ce n’est pas noir ou blanc mais des nuances de gris
L’alimentation peut varier selon les objectifs. Les personnes carencées en fer gagneront à mettre l’accent sur les aliments riches en fer. Les personnes âgées devront faire attention à un apport suffisant en calcium.
Les femmes enceintes gagneront à adopter une alimentation riche en folate et en d’autres nutriments importants pour une grossesse. Les femmes avec un taux de masse grasse trop faible gagneront à avoir une alimentation plus riche en matières grasses pour se donner de meilleures chances de conception.
Un prédisposé à l’hypertension gagnera à consommer plus souvent des aliments riches en potassium. Certains veulent perdre du poids et d’autres veuillent en gagner. Ainsi de suite!
À un instant t nous avons tous des compositions corporelles différentes, des carences et excès différents. Mais aussi, nous avons un bagage de santé unique. Que ce soit l’historique de maladies, les gènes ou même le mode de vie, nombre de différences nous caractérisent. Alors, l’alimentation doit s’ajuster aux besoins individuels.
Par exemple, un fumeur bénéficiera plus à consommer du brocoli que quelqu’un d’autre. Click To TweetEn effet, le brocoli est un légume assez bénéfique au processus naturel de détoxification de l’organisme, en particulier au niveau des poumons.
4- Un aliment dit bon peut être aussi nocif
Au mieux, chaque aliment a au minimum en lui un côté potentiellement nuisible. Les aliments ne sont pas des comprimés de composés uniques. Et même les comprimés à molécule unique viennent avec des effets secondaires en plus de la maladie qu’ils soignent.
Précisément, un aliment est fait de plusieurs composés qui ont des effets différents sur la santé en général. C’est d’ailleurs l’un des aspects des végétaux qui les rend assez bénéfiques à la santé. Plusieurs composés différents auraient des effets bénéfiques différents, agissant en symbiose dans un aliment unique.
Cependant, il ne faut pas ignorer que certains composés dans les aliments sont potentiellement nuisibles à la santé. Autrement dit, même un aliment perçu comme sain peut poser des risques de santé lorsque consommé excessivement ou de façon inappropriée.
Un abus, même d’un aliment dit sain peut s’avérer nocif. Les épinards par exemple, consommés excessivement peuvent favoriser l’apparition de calculs rénaux, en particulier pour des personnes prédisposées. Click To TweetLe tout n’est pas de se ruer vers des aliments à réputation saine, quitte à en abuser. D’où l’importance d’avoir une alimentation variée!
5- Un aliment dit mauvais peut être bon dans certaines circonstances
Nombre d’aliments ont une réputation d’aliments à éviter. Mais ces aliments ne sont pas forcément bons qu’à jeter.
Des pâtes raffinées, donc dépourvues de fibres et moins riches en nutriments, peuvent tout de même contribuer à un certain apport en fer. Des frites de pomme de terre peuvent quand même contribuer à un apport en potassium. Ce n’est pas une raison pour en faire les sources principales de ces nutriments mais :
Il n’y a pas d’aliments mauvais dans l’absolu, à moins d'être un poison. Click To TweetPar exemple, lorsqu’on prend la viande rouge souvent déconseillée, elle reste quand même préférable aux viandes transformées (saucisses, jambons, viande séchée, etc). Il est donc important de relativiser ses choix alimentaires.
Au pire, un aliment aura au moins une utilité calorique et c’est parfois tout ce qu’il faut. Du coca ou des frites à la mayonnaise donnés à un enfant qui meurt de faim, lui sauveront la vie.
Lorsqu’il s’agit de survie, n’importe quel aliment peut devenir un super-héros. Click To Tweet6- Ce sont les habitudes et non les exceptions qui comptent
Le corps n’est pas tout con non plus. Nous avons tous un système immunitaire pour nous protéger. Il n’est donc pas nécessaire d’avoir constamment peur de faire du tort à son corps.
Le corps, tant qu’il n’est pas constamment attaqué sait se défendre. D’ailleurs, le corps a besoin d’être attaqué pour mieux s’armer. C’est d’ailleurs le principe des vaccins : envoyer une dose faible pour que l’organisme s’arme et puisse se défendre lorsque la grande charge viendra.
Consommer des aliments moins bons de temps en temps n’est donc pas une fin en soi. C’est même utile au système immunitaire.
Cependant, la situation commence à se dégrader lorsqu’on l’attaque constamment son corps en consommant trop souvent certains aliments plus problématiques que d’autres. De même, la fièvre qui en réalité est une réaction positive du corps pour lutter contre un corps nocif peut devenir nocive au corps lui-même. C’est un bon équilibre alimentaire qui faut trouver pour bien se porter : manger souvent au mieux possible avec quelques écarts.
Les habitudes comptent plus que les écarts sauf quand les écarts deviennent des habitudes. Click To TweetAssurez-vous de ne pas tomber dans ce piège non plus. Des écarts trop fréquents deviennent évidemment les habitudes !
7- Plus que ce que tu ne manges pas, c’est ce que tu manges qui importe
Il est facile de se dire qu’on évitera tel aliment en espérant bien se porter. Mais il faut retenir que ce n’est pas uniquement ce qu’on exclut de son alimentation, mais surtout ce qu’on y inclut.
Certains aliments sont tellement bénéfiques que les consommer avec d’autres aliments, limitent les effets néfastes de ces derniers. C’est le cas quand des épices riches en antioxydants sont utilisées dans les préparations de viande. C’est d’ailleurs pour cela que cette astuce fait partie des façons de mieux manger la viande.
De même, les légumes et fruits en général, de part leur richesse en fibres et en antioxydants sont de puissantes ressources d’aide à l’organisme. Alors, il ne suffit pas d’éliminer la viande par exemple, pour penser “manger sain”. On peut éviter de manger de la viande et se contenter de manger du spaghetti à la sauce tomate. Ce serait quand même déséquilibré comme alimentation.
Il ne faut donc pas voir une bonne alimentation comme celle où on élimine beaucoup de choses, mais celle où il est bien d’inclure certaines choses.
Quelle que soit la quantité de viande que vous mangez, veillez à inclure des légumes et des fruits dans votre alimentation. Ce n'est pas Carnivore vs Végétalien. Les fruits et légumes procurent des effets bénéfiques indépendamment du reste de… Click To Tweet8- L’équilibre dans votre vie est important et n’est pas à négliger
Un équilibre de vie est important, sinon vital. L’alimentation doit faire partie d’un équilibre de vie tenant compte du travail, la famille, la vie sociale et tout ce qui fait partie de votre quotidien. Il est important de préserver un minimum d’équilibre même en plein changement.
C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles il est conseillé de changer progressivement plutôt que brusquement. Non seulement cela donne la garantie d’un changement durable mais cela vous permet d’éviter de créer un problème en essayant de régler un autre.
Il est potentiellement plus nuisible de créer un déséquilibre important en poursuivant une “alimentation parfaite”, que de préserver un équilibre incluant une alimentation moins parfaite. Click To TweetCe n’est pas une excuse pour ne pas s’améliorer. Mais, le bien être mental parmi tant d’autres paramètres doit pouvoir être un minimum préservé.
La santé est faite d’un tout. L’alimentation fait partie de ce tout, mais n’est pas le seul paramètre important. Gardez les pieds sur terre et ne vous obsédez pas à vouloir tout parfaire.
9- Attention aux troubles du comportement alimentaires
Poursuivre une alimentation »parfaite » peut vous amener à développer des Troubles du Comportement Alimentaire (TCA). En effet, les réalités pratiques ne sont pas toujours favorables aux habitudes alimentaires les plus saines. Il est donc important de pourvoir faire des compromis parfois. Autrement, vous finirez par avoir des comportements alimentaires dépourvus de stabilité ou d’équilibre.
C’est ainsi que vous vous retrouverez à refaire des régimes sans fin. En poursuivant le “régime parfait”, “le régime qui marche”, on finit par ne pas avoir une alimentation équilibrée.
Les résolutions drastiques qui finissent en On/Off sont nuisibles à court comme à long terme. L’organisme perd ses repères et s’épuise à trouver un équilibre qui sera bousculé à nouveau.
D’ailleurs, il existe précisément un trouble alimentaire lié à la poursuite d’une alimentation “sacro-saine”. Ce trouble porte le nom d’Orthorexie.
L'orthorexie se caractérise par une tendance obsessive à contrôler la qualité de son alimentation. En l'occurrence, le malade essaiera à tout prix de suivre ce qu’il estime être une alimentation saine. Click To TweetAttention ! La différence entre quelqu’un qui mange le mieux possible et quelqu’un atteint d’orthorexie, c’est que ce dernier en fait une obsession maladive. Il s’en retrouve donc mentalement, socialement ou physiquement affecté négativement. Un malade d’orthorexie se sentira énormément mal lorsqu’il mangera en dehors de l’alimentation qu’il estime saine.
Il faut également différencier l’orthorexie de l’anorexie et de la boulimie. Ces deux derniers ont des motivations de forme physique, et se focalisent sur l’apport calorique. L’orthorexie s’intéresse plutôt surtout à la qualité qu’à la quantité des aliments. Ironiquement, l’orthorexie peut conduire à un déséquilibre alimentaire et à des problèmes de santé.
Attention donc aux troubles du comportement alimentaire !
10- Écoutez votre corps
Écouter son corps semble cliché mais c’est important. Différentes personnes peuvent réagir différemment à un même aliment. Plusieurs facteurs influent la réponse d’un organisme à un aliment.
Chaque personne a un bagage génétique, un historique de santé (maladies passées, accidents, etc) et une alimentation passée. Tous ces paramètres affectent la réaction de l’organisme qui nous savons, s’adapte aux conditions qui s’imposent à lui. À titre d’exemple :
Le café peut être bénéfique à certains, mais pour ceux qui souffrent de reflux gastrique, le café peut être nuisible. Click To TweetPar ailleurs, on continue d’apprendre chaque jour sur l’alimentation et ses liens avec la santé. Tout ne se sait pas encore et tout évoluera. Avant qu’on ne prouve un lien, il aura déjà existé.
Votre corps vous enverra les réactions avant même que la science puisse le prouver. C’est d’ailleurs la base des études scientifiques. Les études scientifiques partent d’observations, de faits communément acceptés ou d’hypothèses découlant d’autres observations. Ce sont ces observations, rumeurs ou hypothèses qui sont ensuite mises à l’épreuve pour tirer une conclusion.
Il est donc important de préserver une marge de manœuvre en tout. Suivez les recommandations du mieux que vous pouvez mais soyez aussi à l’écoute de votre corps. N’oubliez qu’il y a toujours des exceptions aux règles.
Ce n’est pas une excuse pour se laisser aller mais pour relativiser.
Et voilà c’est déjà la fin de cet article. J’espère qu’il vous a permis de savoir quoi manger finalement. Si Oui, quel est le point qui vous parle le plus ?